HIPPOCRATE DE COS

HIPPOCRATE DE COS
HIPPOCRATE DE COS

Les médecins grecs de l’époque classique ont beaucoup écrit, comme le remarque Xénophon dans ses Mémorables . De cette littérature médicale, il subsiste une collection d’une soixantaine de traités médicaux attribués à Hippocrate. Bien qu’elle soit importante par son volume et par sa qualité, cette collection ne représente vraisemblablement qu’une faible partie de la littérature médicale de cette époque.

Il y a une question hippocratique, analogue à la question homérique, dans la mesure où il est difficile de déterminer dans cet ensemble complexe les traités qui sont de la main d’Hippocrate. Pourtant, à la différence d’Homère, Hippocrate n’est pas, au départ, un personnage légendaire. C’est un médecin grec qui fut célèbre dès son vivant et passait, déjà en son temps, pour le médecin par excellence. La fortune d’Hippocrate après sa mort fut exceptionnelle pendant plus de vingt siècles.

Hippocrate et les Asclépiades

Les témoignages les plus anciens sur Hippocrate sont ceux de son jeune contemporain, le philosophe Platon, qui le mentionne deux fois dans son œuvre (Protagoras , Phèdre ). D’après le Protagoras , Hippocrate, originaire de Cos et issu de la famille des Asclépiades, était un médecin contemporain de Socrate et des sophistes, qui enseignait la médecine moyennant salaire; à la fin du Ve siècle, il était déjà aussi célèbre comme médecin que Polyclète d’Argos ou Phidias d’Athènes en tant que sculpteurs. Cette célébrité est confirmée par le témoignage d’Aristote qui, dans sa Politique , mentionne Hippocrate avec éloge (quoique incidemment) en le choisissant comme exemple-type du grand médecin. Les autres témoignages qui donnent des renseignements sur les origines, la vie et l’activité d’Hippocrate sont réputés moins dignes de foi. Il est vrai que les renseignements trouvés dans les deux Vies d’Hippocrate, de l’époque romaine, et dans les notices sur Hippocrate de l’époque byzantine peuvent renfermer, à côté de données fort précises (date de naissance d’Hippocrate d’après les archives de Cos), des données légendaires (Hippocrate aurait brûlé la bibliothèque de Cos ou celle de Cnide). Mais à l’intérieur même de la Collection hippocratique , si les Lettres sont apocryphes, un discours donne des renseignements fort précieux: c’est le Presbeutikos ou discours d’ambassade de Thessalos, fils d’Hippocrate, aux Athéniens lors d’un différend entre Athènes et Cos, postérieur à 413. Même si ce discours, qui énumère les services rendus par Hippocrate et sa famille à la Grèce et à Athènes n’est pas authentique, il contient indubitablement un matériel ancien, comme le prouve une convergence tout à fait étonnante avec une inscription des Asclépiades de Cos et de Cnide trouvée à Delphes.

De tous ces témoignages, on peut retenir comme certaines ou très probables les données suivantes. Hippocrate, né en 460 avant J.-C. dans l’île dorienne de Cos, appartenait par descendance mâle à la branche de Cos du genos des Asclépiades, qui prétendaient descendre à la fois d’Héraclès et d’Asclépios (l’autre branche était installée à Cnide, sur le promontoire de l’Asie Mineure qui fait face à Cos). C’était une famille aristocratique, jalouse de ses origines et des privilèges religieux qui y étaient attachés. Elle joua un rôle politique de tout premier plan à Cos au moins à certaines époques, par exemple lors de la seconde guerre médique; elle était surtout détentrice d’un savoir médical. Hippocrate, que l’on se plaît à qualifier de «père de la médecine», appartenait à une longue lignée de médecins qui se transmettaient le savoir de père en fils. Un de ses ancêtres, Nébros, fut un médecin célèbre qui participa avec son fils Chrysos à la première guerre sacrée (600-590 av. J.-C.). Son grand-père, qui portait déjà ce nom, était médecin, et son père, Héracleidès, médecin lui aussi, le forma à la science médicale. Lui-même ne fit que continuer une tradition en enseignant la médecine à ses deux fils Thessalos et Dracon. Le mérite d’Hippocrate n’est pas d’avoir fondé l’école de Cos, mais de lui avoir donné par sa personnalité une large audience et un éclat exceptionnel.

Cette large audience s’explique non seulement par son enseignement et par ses écrits, mais aussi par les services qu’il rendit en Grèce à diverses populations au cours de sa carrière. Il n’était pas rare, pour les médecins de l’époque classique, de quitter leur lieu d’origine et de formation pour faire carrière dans une ou plusieurs cités du monde grec. Le médecin Démocédès de Crotone, dont la carrière est connue par Hérodote, en est un exemple antérieur à Hippocrate. À une date qui nous est inconnue, Hippocrate quitta Cos pour s’installer en Thessalie, patrie de ses ancêtres les fils d’Asclépios, vraisemblablement attiré par les grandes familles aristocratiques qui prétendaient descendre, comme les Asclépiades, d’Héraclès. Il séjourna dans plusieurs villes thessaliennes et rayonna à partir de la Thessalie soit directement, soit par l’intermédiaire de ses disciples. Le service le plus éminent qu’il rendit à la Grèce, selon le Presbeutikos et les biographies, fut, alors qu’il résidait en Thessalie, de repousser l’offre des princes barbares d’Illyrie et de Péonie qui l’envoyaient chercher en lui promettant de l’or et de l’argent pour mettre fin à une pestilence venue du Nord, et d’expliciter les renseignements fournis par les messagers barbares pour prédire la marche de la maladie vers la Macédoine et la Grèce et pour prescrire un traitement. À l’occasion de cette pestilence, qui ne se confond pas avec la célèbre pestilence d’Athènes décrite par Thucydide, mais lui est postérieure, il aurait envoyé l’un de ses fils, Dracon, en Hellespont et l’autre, Thessalos, en Macédoine, avant d’aller porter secours aux populations jusqu’à Athènes, en passant par la Doride, la Phocide et la Béotie. C’est peut-être au cours de ce voyage, où il fit un sacrifice dans le sanctuaire de Delphes, que les Amphictyons renouvelèrent, en les inscrivant sur une stèle dans le sanctuaire, les privilèges religieux accordés aux Asclépiades de Cos depuis la première guerre sacrée. Pour les services rendus à la Grèce, Hippocrate aurait reçu une couronne d’or au théâtre de Dionysos à Athènes et aurait été initié aux mystères d’Éleusis.

Bien qu’il eût quitté sa patrie, ses liens avec Cos durent rester étroits. Il intervint dans le différend qui eut lieu après 413 entre Athènes et Cos, en demandant personnellement l’aide des Thessaliens et en envoyant son fils Thessalos en ambassade auprès des Athéniens, usant de son prestige de médecin pour servir sa cité d’origine. Mais il ne profita pas de ce prestige pour quitter la Grèce et se rendre auprès du roi de Perse Artaxerxès, qui l’aurait fait mander par l’intermédiaire de son gouverneur de l’Hellespont, Hystane. La présence d’un médecin grec à la cour du roi de Perse n’a rien d’insolite depuis Démocédès de Crotone qui soigna Darius et sa femme Atossa. Le prestige exceptionnel d’Hippocrate, attesté par son contemporain Platon, renforce le caractère vraisemblable de la demande. Même si la réponse laconique et hautaine d’Hippocrate à Hystane, conservée dans les Lettres , n’est pas authentique, et même si cet événement a connu un développement hagiographique à l’époque romaine, il n’y a pas de raison majeure de douter de l’offre du roi de Perse et du refus d’Hippocrate. En revanche, sur les relations entre Démocrite et Hippocrate (qui aurait été invité par les Abdéritains à venir soigner la folie du philosophe), on ne peut rien dire de certain.

Il mourut à Larissa (Thessalie) à un âge avancé (entre 85 et 109 ans selon les biographes). Son tombeau était situé entre Larissa et Gyrton.

La question hippocratique

Sous le nom d’Hippocrate, la tradition nous a conservé une soixantaine d’écrits médicaux de langue ionienne que l’on peut lire dans la monumentale édition en dix volumes d’Émile Littré (texte grec avec traduction française), édition qui n’est pas encore totalement remplacée, en dépit des progrès de la philologie hippocratique depuis la fin du XIXe siècle. Malgré une unité indéniable de ces écrits qui vient de ce que la médecine est rationnelle aussi bien dans l’étiologie des maladies que dans le pronostic et la thérapeutique, cette collection n’est pas homogène. Elle n’est pas l’œuvre d’un seul homme, ni même d’une seule école médicale, l’école de Cos. Elle n’est pas l’œuvre d’une seule époque, bien que la majorité des traités datent de la fin du Ve siècle ou du début du IVe siècle et soient antérieurs à Aristote. Elle réunit par ailleurs, à côté de traités parfaitement rédigés destinés à la publication soit pour le spécialiste, soit pour un plus large public, des notes ou des aide-mémoire destinés à un usage interne, ainsi que des compilations faites à partir d’autres traités conservés ou perdus. Le caractère disparate de cette Collection est encore accru par les hasards de la transmission du texte depuis sa formation à partir de la période hellénistique jusqu’aux manuscrits médiévaux qui servent de base à l’édition moderne. Des ouvrages qui forment un tout ont été séparés en des traités qui portent des titres distincts (par exemple Épidémies I et III ou Génération , Nature de l’Enfant , Maladies IV ); inversement, un même traité est la réunion de deux ouvrages distincts (Maladies II ).

Depuis la période hellénistique et romaine jusqu’à l’époque actuelle, l’une des questions qui a préoccupé la critique hippocratique a été de déterminer les ouvrages qui étaient de la main d’Hippocrate. Cette question a été d’autant plus vivement débattue que les témoignages sont rares et parfois ambigus. Le plus ancien est celui de Platon dans le Phèdre ; mais ce que dit Platon de la méthode («on ne peut pas connaître la nature de l’homme sans connaître la nature du tout») est interprété différemment par les érudits (le «tout» désigne-t-il l’univers ou le «tout» de l’objet considéré?); suivant les interprétations, on s’oriente soit vers une médecine philosophique (Régime ) ou météorologique (Airs, eaux, lieux ), soit vers une médecine reposant sur une connaissance de la nature humaine (Ancienne Médecine ou Nature de l’homme ). La publication à la fin du siècle dernier d’un papyrus médical du IIe siècle après J.-C., l’Anonyme de Londres , qui contient, à l’intérieur d’une doxographie sur les médecins grecs, un résumé de la doctrine d’Hippocrate sur les causes des maladies d’après Aristote, fit rebondir la question hippocratique. Cette doctrine est que les vents produits par les résidus de la nourriture sont la cause fondamentale des maladies. Mais ce résumé doxographique, outre qu’il réinterprète sa source hippocratique avec des concepts aristotéliciens, renvoie, selon les uns, à un traité mineur, le traité des Vents (qui ramène toutes les maladies à une cause unique, l’air), et selon les autres à un ouvrage perdu. Moins connues, mais plus importantes, sont trois critiques adressées à Hippocrate par des médecins contemporains ou postérieurs d’une génération ou deux. Le médecin Ctésias, fils et petit-fils de médecin, appartenant à la branche de Cnide du genos des Asclépiades, parent et contemporain d’Hippocrate quoique plus jeune que lui, fut le premier à le critiquer pour avoir conseillé un procédé de réduction de la luxation de la cuisse en dedans, car il le juge inutile, la luxation se reproduisant immédiatement après. Or ce procédé est décrit dans le traité des Articulations . Les deux traités chirurgicaux Articulations et Fractures étant de la même main, on a, selon toute vraisemblance, un ensemble écrit de la main d’Hippocrate. Une autre critique a été adressée à Hippocrate par un médecin de la génération suivante, Dioclès de Caryste, qui lui reproche une mauvaise classification des fièvres, classification attestée dans Épidémies I . Enfin le plus ancien commentateur d’Hippocrate, le médecin Hérophile (vers 300 av. J.-C.), fit des remarques critiques sur le Pronostic . Voilà donc plusieurs ouvrages qui peuvent être raisonnablement imputés à Hippocrate. En dehors d’Hippocrate, le seul médecin auquel on puisse attribuer avec une grande vraisemblance un traité de la Collection est son disciple et gendre Polybe. En effet, Aristote cite sous le nom de Polybe une description des vaisseaux sanguins qui se retrouve dans le traité de la Nature de l’homme .

La «Collection hippocratique»

Comme l’analyse des témoignages externes ne permet de préciser l’origine que d’un fort petit nombre de traités, un effort important à été fait, surtout depuis la seconde moitié du XIXe siècle, pour essayer de déterminer par une analyse interne, en tenant compte des affinités ou des oppositions entre les traités et en les rattachant dans la mesure du possible à l’école d’Hippocrate, celle des Asclépiades de Cos dite école de Cos (ou coaque), ou à l’école voisine, celle des Asclépiades de Cnide, dite école de Cnide. Mais d’assez nombreux traités de provenance inconnue sont venus se joindre lors de la formation du corpus .

Un ensemble de traités est traditionnellement rattaché à l’école de Cos. À cet ensemble appartient le groupe bien défini des traités chirurgicaux, même si la chirurgie ne formait pas encore une branche distincte de la médecine. Il comprend des traités parfaitement rédigés qui décrivent avec maîtrise et minutie soit les différentes plaies de la tête, dues notamment aux armes de jet, et leur traitement avec une description très précise de la trépanation (Blessures de tête ), soit les différentes méthodes pour réduire et soigner les luxations ou les fractures en respectant la conformité naturelle des membres et en évitant les procédés de réduction inutilement spectaculaires (Fractures et Articulations ; les luxations étaient fréquentes au cours des exercices pratiqués dans la palestre). À côté de ces traités destinés à la publication, il y a des traités rédigés en style lapidaire qui devaient servir d’aide-mémoire: l’Officine du médecin donne les règles générales qui président à la pratique des opérations ou des pansements dans le local du médecin; et le Mochlique (dont le titre dérive du nom grec d’un instrument de chirurgie destiné à réduire les luxations, le «levier») est un abrégé, avec remaniements, de Fractures et d’Articulations . Un autre groupe cohérent est attribué à l’école de Cos, c’est le groupe des sept livres des Épidémies comprenant trois sous-groupes (I et III , II , IV et VI ; V et VII ), rédigés à des dates différentes dans une période qui va de la dernière décennie du Ve siècle au milieu du IVe siècle avant J.-C. Issus de l’expérience des médecins qui voyagent et exercent dans différentes cités plus ou moins éloignées de leur pays d’origine et où ils font des séjours d’une ou plusieurs années, ces ouvrages, dans leur forme originelle assez bien conservée dans Épidémies I et III , consignent avec un sens aigu de l’observation, année par année, en relation avec la constitution climatique, les maladies qui prédominèrent saison par saison dans le lieu où le médecin avait son officine, en y ajoutant éventuellement d’une part des propositions générales nées de l’observation, d’autre part des descriptions cliniques de malades particuliers dont l’évolution de la maladie est scrupuleusement notée avec la mention des jours. Les auteurs des Épidémies ont exercé essentiellement en Grèce du Nord (Thessalie, Thasos et région de la côte thrace jusqu’à la Propontide); cela n’est sans doute pas sans rapport avec l’installation d’Hippocrate en Thessalie. Le seul médecin qui fasse référence à un malade de Cos est l’auteur du Prorrhétique I ; cet auteur est vraisemblablement un membre de l’école qui devint lui aussi médecin itinérant, car il fait allusion ailleurs à un malade de la cité d’Odesse, colonie milésienne sur la côte ouest du Pont. En rapport avec l’activité du médecin voyageur est aussi le traité des Airs, eaux, lieux , vraisemblablement antérieur au groupe des Épidémies . Ce traité est en effet écrit pour le médecin qui arrive dans une ville inconnue; il expose les diverses conditions qu’il lui est nécessaire d’observer pour connaître les maladies et pour les soigner avec succès: exposition de la ville aux vents, nature des eaux que les habitants boivent, influence des saisons. À cette partie médicale s’ajoute une partie ethnographique où le médecin élargit sa méthode à l’étude des peuples dans une comparaison fort intéressante entre les Européens et les Asiatiques et où il explique les différences physiques et morales essentiellement par la nature du climat et accessoirement par le régime politique; de plus, en rejetant toute explication par l’intervention divine, il fonde une ethnographie rationnelle. Cette importance accordée au climat et surtout ce rejet de l’explication par le divin réapparaissent dans un traité bref mais remarquable, le traité de la Maladie sacrée , où l’auteur dénonce dans une vive polémique les médecins qui, semblables aux mages et aux charlatans, attribuent les différentes formes de la maladie dite sacrée (l’épilepsie) à différents dieux et prétendent la soigner par des procédés magiques (interdits, purifications et incantations); il montre que cette maladie n’est pas plus sacrée que les autres et s’explique par des causes naturelles, le déclenchement de la crise étant provoqué par le changement des vents.

Mais, quelle que soit l’importance des facteurs climatiques pour un médecin itinérant, il reste que le médecin arrivant au chevet d’un malade doit savoir interpréter les signes pour connaître la nature de la maladie et pour pronostiquer son évolution, afin de mieux soigner. C’est l’objet du célèbre Pronostic , qui indique les signes favorables ou défavorables à observer dans le cas des maladies aiguës et contient un passage demeuré classique sur la description du visage du malade altéré par la maladie et annonçant la mort («faciès hippocratique»). Quant à la thérapeutique des maladies aiguës, elle est le sujet du traité du Régime dans les maladies aiguës , qui met en garde contre les changements brusques de régime, mais dont la célébrité est due surtout à sa polémique contre un ouvrage nosologique issu du centre médical de Cnide, les Sentences cnidiennes .

À l’ensemble des traités de Cos se rattachent enfin des œuvres dont la forme aphoristique a assuré une large diffusion au savoir hippocratique; les Aphorismes , qui débutent par la maxime la plus célèbre de la Collection («La vie est courte, l’art est long»), présentent dans un ordre assez dispersé, même si l’on peut distinguer certains groupements, une foule de propositions extrêmement riches sur les divers aspects de l’art médical, non seulement sur le pronostic, mais aussi sur l’influence des saisons et des âges, et sur la thérapeutique (évacuation, régime); les Prénotions coaques , de date plus récente, sont une sorte d’encyclopédie raisonnée de la prognose hippocratique. Quant au Serment , il était vraisemblablement prêté au sein de l’école médicale par les disciples qui étaient liés par un contrat d’association et recevaient l’enseignement moyennant salaire, à une époque où l’école médicale dut s’ouvrir, par suite de son succès, aux membres extérieurs à la famille des Asclépiades, comme c’était déjà le cas au temps d’Hippocrate.

Quelle que soit l’importance des traités issus de la main d’Hippocrate et de son entourage, il y a dans la Collection hippocratique du matériel qui provient d’autres sources. Il existe un groupe de traités que l’on rattache au centre médical de Cnide. Il se trouvait à Cnide, promontoire d’Asie Mineure qui fait face à l’île de Cos, une branche de la famille des Asclépiades dont Galien nous dit qu’elle rivalisait par son savoir médical avec celle de Cos. Cette école possédait une littérature médicale qui lui était particulière, comme l’indique le titre même de l’ouvrage contre lequel polémique l’auteur du Régime dans les maladies aiguës : les Sentences cnidiennes ; toujours par ce même témoignage, on sait que cet écrit cnidien avait été rédigé, puis révisé, par un groupe de médecins. Or plusieurs traités de la Collection hippocratique , qui dérivent en totalité ou en partie d’un modèle commun, présentent des affinités avec les témoignages directs ou indirects que l’on a sur les Sentences cnidiennes ou sur la médecine cnidienne, si bien qu’il est raisonnable d’y voir des traités cnidiens ou utilisant un matériel cnidien. Il s’agit de traités nosologiques tels que Maladies II , Maladies III et Affections internes , auxquels il faut rattacher les traités gynécologiques, Nature de la femme et l’ensemble complexe des Maladies des femmes (I , II , III ). La totalité ou la majeure partie de ces traités est composée d’une succession de notices sur les différentes maladies ou variétés de maladies rédigées suivant un schéma assez constant comprenant trois parties fondamentales: la sémiologie, le pronostic et la thérapeutique. Ils préservent une tradition médicale qui n’est pas orientée par l’expérience du médecin voyageur, comme c’est le cas dans les Épidémies . Ces maladies sont décrites comme des entités généralement indépendantes du lieu, du moment, et même de la nature du malade. Ces traités techniques ne comportent pas non plus de réflexions générales sur la méthode et sur l’art médical. Mais la description des symptômes est minutieuse et l’on y trouve, pour la première fois dans l’histoire de la médecine, la description du procédé de l’auscultation.

La Collection hippocratique est si complexe et si diverse qu’il est impossible de rattacher tous les traités aux écoles médicales de Cos et de Cnide. La preuve en est donnée par Aristote, qui cite sous le nom de Syennesis de Chypre une description des vaisseaux sanguins conservée également dans le traité hippocratique de la Nature des os , mais sans le nom de l’auteur. Lors de la formation de la Collection , des traités ou fragments de traités écrits par des médecins indépendants sont venus s’adjoindre. Il existe en particulier des traités à tendance philosophique qui affirment, comme préalable à la médecine, la nécessité d’une connaissance des éléments primordiaux de la nature humaine. Cette médecine emprunte à la cosmologie son point de départ, comme c’est le cas chez Empédocle. À cette médecine cosmologique se rattachent plusieurs traités: Vents , Semaines , Chairs , Régime . L’homme est un microcosme à l’image de l’univers composé d’un ou plusieurs éléments fondamentaux. Selon l’auteur des Vents , il y a un principe fondamental, l’air; selon l’auteur du Régime il y en a deux, le feu et l’eau, et selon l’auteur des Semaines il y en a sept. Contre cette médecine cosmologique, deux médecins de la Collection réagissent avec vigueur. L’un est l’auteur de la Nature de l’homme , déjà cité: dans un préambule célèbre, il critique les philosophes qui pensent que la nature humaine est constituée d’un élément primordial unique, que ce soit l’air, le feu, l’eau ou la terre. L’autre est l’auteur de l’Ancienne Médecine : dans un préambule également polémique, il dénonce les médecins qui veulent innover en partant d’hypothèses simplificatrices telles que le chaud, le froid, l’humide ou le sec pour expliquer les maladies; et revenant au cours du traité sur cette polémique, il renverse les exigences de la médecine philosophique en affirmant que toute connaissance positive sur la nature humaine, loin d’être préalable à la médecine, doit découler de la médecine elle-même. Dans ces deux traités, la médecine apparaît comme une science autonome qui se pose en s’opposant à la philosophie. Il faut signaler enfin un traité plus tardif, le Cœur , qui décrit l’anatomie de cet organe avec une précision que l’on ne retrouvera pas avant le XVIe siècle. Cela est d’autant plus remarquable que la médecine hippocratique n’est pas d’ordinaire anatomique, ce qui est, du reste, sa grande faiblesse.

Ces oppositions entre traités à l’intérieur même de la Collection hippocratique sont le signe de la complexité d’un corpus dont aucune classification ne peut rendre totalement compte. Mais par-delà les oppositions, les contradictions ou les différences, une certaine unité de pensée se dégage de la Collection , que l’on peut qualifier de pensée hippocratique au sens large du terme.

La pensée hippocratique

L’une des caractéristiques de la pensée hippocratique est le souci de l’observation. Tout ce qu’il est possible de percevoir par les sens est consigné avec minutie, car le moindre détail peut avoir la valeur d’un signe; le pronostic, comme le diagnostic, ne peuvent résulter que d’un ensemble de signes. Certaines observations cliniques sont restées justement célèbres, comme le «faciès hippocratique» ou encore l’incurvation des ongles dans certaines pneumopathies («doigt hippocratique» avec ongle «en verre de montre»). L’auscultation immédiate était déjà pratiquée par certains médecins qui appliquaient l’oreille contre la poitrine pour écouter des bruits internes dans des affections pulmonaires (par exemple «bruit du cuir», «bruit du vinaigre»); cette pratique du Ve siècle avant J.-C. ne réapparaîtra pas avant le XIXe siècle. Sans doute cet esprit d’observation était-il limité par de sérieux obstacles. La dissection des cadavres n’étant pas pratiquée, l’anatomie interne reste fort sommaire. La description des vaisseaux sanguins par Polybe, disciple d’Hippocrate, ne mentionne même pas le cœur. Le pouls et les battements normaux du cœur ne sont pas notés; le battement des vaisseaux aux tempes est considéré comme un symptôme pathologique. Pour la physiologie, les médecins étaient réduits à imaginer des processus internes (flux d’humeurs) par analogie avec des processus externes: par exemple certains organes en forme de ventouses, comme la tête, la vessie ou l’utérus, attirent les humeurs. Mais les médecins ont consigné, dans la description des maladies ou des malades, une foule d’observations concrètes et précises sur les symptômes, sur les signes pronostiques et sur le processus de développement de la maladie (crise, dépôt, récidive, métastase), en essayant de dégager de la masse des observations particulières des lois plus générales. Certaines maladies sont bien décrites (oreillons avec orchite, fièvres paludéennes, fièvres typhoïdes, pneumonie, phtisie, tétanos); mais malgré la précision des descriptions, les diagnostics rétrospectifs ne sont pas toujours aisés, car le découpage nosologique des Anciens ne correspond pas nécessairement au nôtre.

L’unité de la Collection hippocratique vient surtout de ce que les médecins ont abordé les problèmes de la maladie avec une pensée rationnelle. Même si l’on peut déceler çà et là dans le vocabulaire employé un héritage d’une pensée archaïque où la maladie était une force démoniaque qui pénétrait de l’extérieur dans le malade pour s’emparer de lui, et où la thérapeutique consistait à l’écarter, la pensée hippocratique ignore ou refuse toute intervention particulière d’une divinité dans le processus de la maladie et toute thérapeutique magique par les prières, les incantations ou les purifications. La chose est d’autant plus remarquable qu’une grande partie de la littérature contemporaine (les Histoires d’Hérodote, la tragédie et la comédie) reflète des conceptions plus populaires où la maladie est souvent envoyée par les dieux, et que la médecine religieuse, notamment dans les temples d’Asclépios à Corinthe, Athènes, Épidaure et Cos, la patrie d’Hippocrate, connut, au moment même où exerçaient les médecins hippocratiques, un essor sans précédent avec des guérisons miraculeuses par l’intervention du dieu. Sans doute le rationalisme hippocratique n’est-il pas un athéisme. Il n’y a pas incompatibilité entre la médecine rationnelle des Asclépiades et la pratique de la religion traditionnelle: le Serment est prononcé en invoquant les divinités guérisseuses Apollon, Asclépios, Hygie et Panacée; les Asclépiades de Cos et de Cnide jouissaient de privilèges religieux au sanctuaire de Delphes. Mais il y a incompatibilité entre cette médecine rationnelle et les guérisons miraculeuses des inscriptions des temples d’Asclépios. Pour la médecine hippocratique, le divin se confond avec la nature. Le rationalisme hippocratique consiste à fonder la médecine sur la connaissance des lois de la nature humaine (en cela, il présente une indéniable parenté avec le rationalisme de l’historien Thucydide, qui, du reste, connaissait bien la littérature médicale de son temps). Le concept de nature (physis ) est central. Chaque chose, comme chaque individu, possède une nature propre qui se définit par des propriétés constantes ou plus exactement par des forces qui agissent ou subissent; aussi les processus biologiques, normaux ou pathologiques, se définissent-ils en termes de lutte. La loi du plus fort est aussi vraie dans le monde d’Hippocrate que dans celui de Thucydide. Le rôle du médecin hippocratique est d’aider la nature humaine à vaincre la maladie par une thérapeutique simple et naturelle.

La grande originalité des médecins hippocratiques est qu’ils réfléchissaient sur leur propre activité. Ils ne se sont pas contentés d’exposer la pratique médicale, mais ils ont réfléchi sur les conditions nécessaires pour que cette pratique soit un «art» (technè ), nous dirions une «science». Cette réflexion du médecin sur sa propre activité s’est produite à une période d’intense activité intellectuelle, marquée par la sophistique (2e moitié du Ve-début du IVe siècle av. J.-C.), où l’on a vu surgir dans de nombreuses disciplines (depuis la cuisine jusqu’à la rhétorique en passant par l’architecture, la peinture ou la musique) des Arts , c’est-à-dire des traités définissant les règles de la méthode de chacune de ces disciplines, et où l’on a vu en même temps des penseurs contester l’existence même de ces sciences naissantes. L’art naissant de la médecine était d’autant plus vulnérable que le cursus des études et la profession n’étaient pas réglementés et que le recrutement des médecins dont les cités démocratiques comme Athènes s’attachaient officiellement les services dépendait d’un vote à l’Assemblée du peuple où les qualités oratoires avaient plus de poids que la compétence médicale. Aussi les médecins hippocratiques, tout en dénonçant les charlatans et les mauvais médecins, s’efforcent-ils de réfuter «ceux qui se font un art de décrier les arts» (traité de l’Art ) et de définir positivement ce qu’est la science médicale. Elle doit être avant tout la connaissance des causes de l’apparition ou de la disparition des maladies, car la thérapeutique en découle suivant le principe que la maladie est guérie par ses contraires (allopathie). Seule la connaissance des causes peut éliminer le hasard (tuchè ) qui est le contraire de l’art (technè ). Ces causes doivent être cherchées principalement dans les changements brusques, contraires à l’habitude, que ce soit dans le régime ou dans le climat. Ces changements brusques entraînent un déséquilibre des composants élémentaires du corps humain (qualités ou humeurs), qui, dans l’état de santé, sont équilibrés et mélangés (crase). La thérapeutique, qu’elle soit pharmacologique ou diététique, doit rétablir l’équilibre initial en procédant, si possible, graduellement. De telles réflexions ont été méditées par Platon. Étant donné la richesse de la pensée réflexive chez les médecins, il n’est pas étonnant que Platon ait choisi, depuis le Gorgias jusqu’aux Lois , l’«art» médical comme l’un des modèles privilégiés pour définir l’«art» de la rhétorique ou l’«art» de la politique, transposant dans le domaine de l’âme ce que les médecins disaient dans le domaine du corps. Par ses méthodes, la «science» des médecins hippocratiques, et plus particulièrement celle d’Hippocrate, a donc été un modèle pour les autres «sciences» de son temps.

Les médecins hippocratiques avaient enfin une haute idée de leur mission et des exigences de leur profession. Le but de la médecine est d’être utile au malade, ou du moins de ne pas lui nuire. Pour atteindre ce but, le médecin doit posséder, outre des qualités naturelles, une formation commencée dès l’enfance, qui soit non seulement théorique, mais aussi pratique. Au jugement et à l’habileté, le médecin doit joindre des qualités morales: d’abord l’abnégation («le médecin, à l’occasion des malheurs d’autrui, récolte pour lui les peines»), ensuite le refus d’une vaine gloire par des procédés inutilement spectaculaires, enfin une conduite décente et la discrétion sur ce qu’il aura entendu ou vu pendant ses visites. Ces préceptes, déjà présents dans les écrits contemporains d’Hippocrate (Serment , Loi , Médecin , traités chirurgicaux), ont été repris dans des traités qui lui sont nettement postérieurs (Préceptes , Bienséance ), ce qui témoigne d’une permanence de l’éthique hippocratique. Les médecins ont aussi réfléchi sur leurs rapports avec les malades, rapports sans doute délicats, car les malades manquent de constance et sont portés à la désobéissance, mais les médecins recherchent la collaboration du malade et cherchent à lui être agréables dans la mesure où cela n’est pas contraire à son intérêt (medicus gratiosus ). La douceur paraissait déjà à Hérodote une caractéristique de la médecine grecque.

L’hippocratisme

Hippocrate a exercé sur la pensée médicale, au cours de plus de vingt siècles, une influence analogue à celle qu’a exercée Aristote sur la pensée philosophique. Parfois contestée, souvent admirée, et plus souvent encore déformée en fonction de ce que l’on voulait y chercher, l’œuvre hippocratique a été un modèle de référence constant pour la médecine occidentale depuis l’Antiquité jusqu’au début du XIXe siècle; de tout temps, deux courants se sont côtoyés et ignorés: à côté d’études précises sur la Collection hippocratique se sont développées d’étranges légendes autour du médecin de Cos.

Pour le prestige d’Hippocrate pendant l’Antiquité, significatif est le jugement d’Oribase, médecin de l’empereur Julien (IVe s. apr. J.-C.): lorsqu’il rassembla, à la demande de l’empereur, les textes des plus excellents médecins pour faire une encyclopédie médicale, son critère de choix resta l’hippocratisme. La diffusion en Occident se fit surtout à travers l’hippocratisme de Galien (IIe s. apr. J.-C.), qui fut un grand commentateur des œuvres hippocratiques, et aussi par l’intermédiaire des traductions latines anciennes (Cassiodore recommande dès le VIe siècle à ceux qui ne lisent pas le grec de lire Hippocrate et Galien en latin), des traductions arabes (le grand traducteur est Hunayn ibn Ish q au IXe siècle), relayées par des traductions latines plus récentes faites sur le grec ou sur l’arabe (XIe-XIIIe s.), traductions qui eurent dans la basse Antiquité et au Moyen Âge une diffusion beaucoup plus large que le texte grec. Tant que l’hippocratisme a été connu à travers Galien, la théorie hippocratique par excellence fut celle des quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune et bile noire, ou atrabile) composant la nature de l’homme à laquelle on ajoutait celle des quatre tempéraments suivant la prédominance de l’une de ces quatre humeurs. Paradoxalement, à la suite de Galien, on attribuait à Hippocrate, comme théorie fondamentale, ce qui était l’œuvre de son disciple Polybe.

La Renaissance marque un retour au texte grec (conservé grâce à Byzance et édité pour la première fois à Venise en 1526) et une connaissance directe d’Hippocrate dont la destinée posthume se séparera de celle de Galien, l’hippocratisme s’opposant même au galénisme et marquant un retour à l’expérience. L’université de Montpellier s’illustra par son hippocratisme. En y expliquant Hippocrate dans le texte grec et en éditant les Aphorismes à Lyon (1532), Rabelais participe à ce retour aux sources, mais les notes manuscrites dans son exemplaire de l’Aldine conservé à la Bibliothèque nationale de Paris sont décevantes et son travail philologique n’est pas comparable à celui des grands médecins érudits du XVIe siècle éditeurs de la Collection hippocratique , tels que Cornarius, Mercuriale et surtout Foes. Au XVIIe siècle, le médecin anglais Thomas Sydenham (surnommé l’«Hippocrate anglais») retrouve chez Hippocrate le sens de l’observation clinique et décrit les maladies à Londres en s’inspirant de la méthode des médecins des Épidémies . La climatologie hippocratique a eu une influence sur l’histoire des idées du XVIIIe siècle (Arbuthnot, Montesquieu). Au début du XIXe siècle, Hippocrate est encore lu et médité par de grands médecins. Laennec, qui fit sa thèse de médecine sur La Doctrine d’Hippocrate (1804), se réclame de l’empirisme hippocratique contre la doctrine étiologique de son temps (Broussais), et, lors de sa découverte de l’auscultation immédiate, signala, ce que l’on avait oublié, que l’auscultation immédiate était déjà pratiquée par certains médecins hippocratiques. Jusqu’au XIXe siècle, l’édition des œuvres hippocratiques était principalement l’œuvre de médecins praticiens, car l’enseignement hippocratique était réputé utile à la pratique médicale; l’avènement de la médecine scientifique d’une part, les exigences d’une philologie scientifique d’autre part, expliquent que cette édition soit maintenant l’œuvre des philologues; mais à la transition entre les deux époques reste la monumentale édition critique d’Émile Littré, à la fois médecin et philologue, qui a inauguré une «seconde renaissance» des études hippocratiques. Par suite de l’ampleur de la Collection hippocratique et de la spécialisation des disciplines, l’étude de l’hippocratisme exige une collaboration étroite du philologue, de l’historien des sciences et du médecin. Bien qu’elle soit scientifiquement dépassée, l’œuvre hippocratique reste l’un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l’éveil de l’esprit scientifique en Grèce.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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